J’écrivais qu’un étude, qu’il faut tout de même prendre avec des pincettes, remarquait une baisse 41 % des commentaires publiés publiquement sur G+. L’étude de la firme ne prend pas en compte les commentaires privés. Mais je me posait tout de même la question : où est allé tout ce monde qui avait quelque chose à raconter?
Certains signes s’accumulent: Gizmodo.fr spéculait sur le fait que Larry Page, CEO de Google, n’ait plus posté sur G+ depuis le 15 août dernier. Huffington Post comparait les termes des recherches Google+ (et Google Plus) avec ceux d’un autre produit, Google Maps. On y voit un sursaut au lancement pour G+ suivi d’un lent déclin. Les recherches de Google Maps restent, elles, constantes. Et en comparant avec les recherches du terme Facebook au cours de l’été, on remarque aussi que G+ apparaît à peine sur le radar, alors que Facebook garde le cap allègrement.
Stats Google Analytics sur les termes Google Plus versus Google Maps:
Avec le recul, on voit effectivement que G+, malgré sa bonne base d’abonnés et ses fonctionnalités intéressantes, n’a pas encore trouvé son souffle. G+ est encore jeune. Twitter et Facebook ont mis longtemps avant de percer, eux aussi! De plus, il faut aussi comprendre que la plateforme sociale de Google est encore en mode Beta fermée. Ce qui n’aide pas: on a beau être 25 millions, on s’y sent à l’étroit quand on ne peut pas inviter ses amis.
J’ai recueillis (sur G+ !) des commentaires sur mon billet que je vous partage ici:
(source ici et ici)
Claude Champagne – Le problème, avec les « amis », est toujours le même, selon moi. Ils ont reçu une invitation, se sont abonnés, viennent faire un tour sur Google+ et « attendent » qu’il se passe quelque chose… Leurs « amis » font plus ou moins pareil, ils ne participent pas, et se disent qu’il ne se passe rien sur Google+, puis retournent sur Facebook.
Richard Sigouin – Le problème avec G+ et aussi avec les autres réseaux sociaux. Très peu de gens publie du nouveau contenu original. On se lasse à la longue de revoir et revoir les mêmes liens publiés. Soyons original dans nos publications, ça intéressera probablement plus de gens à venir y faire un tour un peu plus souvent…
Nicole Fodale – Je crois que les usagers apprivoisent la bête et que par conséquent au lieu de publier continuellement publiquement, ce que je faisais au début ne comprenant pas tout à fait la porté, maintenant les gens publient davantage à leurs cercles. L’autre chose aussi Facebook s’adapte plutôt bien en s’inspirant de G+ et pour cela je crois que G+ est perdant aussi par le fait qu’il n’est toujours pas public. Les gens sur Facebook voient arriver de belles modifications rien qui puissent les inciter à aller voir ailleurs.
Francis Robert – Je crois qu’il faut être patient. Ce qui fait la force de G+ selon moi c’est tous les outils Google qui viennent avec. Pour une personne qui utilise déjà Gmail (et Calendar, Documents, Photos, etc), c’est facile et même naturel d’utiliser G+. Mais pour bien du monde, il s’agit d’un compte de plus à créer et gérer et c’est là que c’est moins tentant.
Yves Ouellette – Oui… jeune et vieux. entre la naissance et la mort des outils sur internet est souvent rapide. Les post en mode cercle fermé est difficile à estimer mais surement un impact. J’aime bien ce produit, je suis déjà un adepte de Google qui développe des outils que me sont utiles et gratuits.
Seb Paquet – Il semble que G+ ne soit pas suffisamment différent de FB/Twitter pour justifier la migration de M. Tout le Monde.
Sophie Giroux – Parce que cela est supposé s’adresser à M. Tout le Monde? On a vu Fb ajouter des fonctionalités (Subscribe, Groups, etc.) pour tenter de ressembler à G+. Qu’est-ce qui manque ici pour qu’on ait enfin l’impression que d’y passer du temps vaut la peine?
Seb Paquet – Plus de dames!
Yves Williams – Peut-on vraiment parler de problème ?
1) Quelle est la définition de « Publics Posts »? Est-ce seulement les message en « mode public » ? Si c’est le cas, même ce « post », envoyé pour « cercles étendus », ne serait pas comptabilisé. Cette statistique est peut-être trompeuse. Elle peut aussi simplement cachée une modification dans les usages.
2) Il ne faut tout de même pas oublier que tout nouveau joujou voit son usage prendre des proportions plus raisonnables après l’effervescence de la nouveauté.
3) Quoiqu’il en soit, la version de G+ n’est, selon moi, qu’embryonnaire. Google+ est en excellente position pour développer un pôle dominante de la gestion de son identité en ligne. Son développement futur renforcera sans doute encore plus cet aspect. Pendant que Facebook fait beaucoup actuellement pour ressembler à G+, ce dernier tirera probablement son réseau dans des zones que les autres ne pourront pas le suivre.
Et un commentaire sur Triplex:
Claude Lessard – De ton analyse G+, ce que j’en comprends est que finalement l’utilisation qu’en font la plupart est de créer des contacts, du même genre que ceux de LinkedIn, et ensuite de converser avec elles en privées. Si ma compréhension est exacte, il va falloir que Google se repositionne avant d’ouvrir les portes. Car c’est loin d’être certain que les utilisateurs de LinkedIn vont migrer vers G+. J’ai toujours cru que Google voulait à la fois prendre la clientèle Facebook et LinkedIn, en offrant les fonctionnalités des deux réseaux en un seul. À mon avis, c’est ce dont on a besoin, un réseau qui couvre tous les aspects de la vie, privée ou publique, mais qui permet quand même, par son interface, de partitionner les deux aspects.