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Sur le contexte dans un carnet

Belle description de l’utilisation des carnets à titre d’Extranet. ( via Loïc ).

« [le carnet] nous permet de garder une trace de nos discussions et de formaliser le contenu de ces discussions. C’est particulièrement important pour les projets longs lors desquels les interlocuteurs sont amenés à changer. Lorsque c’est le cas, toute l’information est accessible, organisée et disponible. »

Il ajoute : « L’approche weblog est structurante car elle nous force à décomposer notre contenu en composants unitaire (les posts) qui ont chacun un sens ». (je souligne)

Très intéressante remarque. Jusqu’à maintenant, on célébrait surtout la « liberté » qu’offrait le carnet. Il eut été étonnant que cet outil s’affranchisse de ce phénomène : un l’outil modifie toujours le processus ou les contenus.

Mais connaissant la simplicité désarmante d’un outil comme le carnet, comment est-ce possible?

Oh rien de technique. Je dirais que c’est systémique: l’absence de contexte dans la relation médiatisée oblige à « encapsuler » un maximum d’information pour permettre de le reconstituer. C’est ce que veut dire « décomposer notre contenu en composants unitaire (les posts) qui ont chacun un sens ».

J’avais déjà nuancé la notion de contexte dans un carnet, mais je dois reconnaître que même si le carnet n’est pas parfait il permet au moins de faire prendre conscience aux gens qui communiquent par réseau cette notion fondamentale : on ne communique pas seulement avec des mots.

Ce qui démontre les limites (actuelles) de la communautique (social software) mais explique pourquoi il est important de s’initier jeune à ce mode, car un nouveau code se développe.

Je pense aux émoticons 😉 mais aussi à des mots clefs comme « backtrack » (« rétrolien » – traduction tout aussi obscure), « # » (pour « permalien’ ou URL – mais ce n’est pas plus clair), « via » (convention de citation)…

Je pense surtout aussi aux pages accueil d’un blog (qui défie l’ancienne convention « une page, un url » – elle est conçue pour être « scrollée » rapidement, et non pas surfée en « hypertexte »)…

Je pense encore plus aux outils dits d »ego-surfing », qui sont en fait des outils de type « Echelon » -mais personnel ;-). Regardez ces exemples qui illustrent comment on attire l’attention entre « bloggeurs »:

1. Sylvain écrit « Ça va plaire à Clément ce truc! ». (Il n’y a pas de complément d’information, seulement un « ping humain« ).

2.Steve Gillmor écrit « Anyone who wants to get Robert [Scoble]’s attention merely puts his name in a post, preferably in the first graf where the abstract will pick it up on description-only RSS feeds. Next, you have to talk about something Robert’s interested in, [suit une liste de mots clefs].

Le carnet produit une culture, donc des codes, pour recréer un subsitut de contexte. En entreprise, cette voie permet de formaliser des « conversations » et conserver, au final, du « contexte » pour l’entreprise.


J’en étais à ces réflexions quand ma copine, de la cuisine, me dit : « Il veut qu’on l’appelle ». Et moi, sans me retourner, je commence une conversation sur la politique municipale. Oui. La politique municipale, car je la savais dans la cuisine (voix lointaine), en face du réfrigérateur (voix masquée) où se trouve une étrange note de notre conseiller municipal demandant d’appeller le maire sur un sujet local. Jamais aucune note ne pourra contenir autant de « contexte » dans si peu de mots (pour la simple et bonne raison que le contexte ne venait pas des mots). Pour un médium écrit, c’est tout un défi…



Si vous êtes intéressé par les carnets, il y a une bonne discussion en cours sur sa place vis-à-vis des forums et des wikis sur le carnet deYtsejamer.

Post-scriptum (17h00)

je viens de faire le travail de contextualiser (à la main) la « conversation » de Ytsejamer – question de garder une trace…:

Mario::2003-12-10:: Sans hyperlien !

Stéphane::2003-12-11:: Bloguesphère: la danse de l’abeille

Clément::2003-12-11:: Les carnets: pour qui? pourquoi? Et moi dans tout ça…

Stéphane::2003-12-29:: Bloguesphère: la danse de l’abeille (revisité)

Stéphane::2004-11-21:: Blogue, wiki, forum: quelle place pour l’individu?

Pierre::2004-11-21:: Réflexion du dimanche matin

Stéphane::2004-11-21::Blogue, wiki, forum: quelle place pour l’individu? (partie II)

Le problème de « remonter » la conversation en « temps réel » est que l’on pert le fil et qu’un « début » n’est jamais clairement établie ; plusieurs branches peuvent pousser en cours. Ici, heureusement le billet qui a « inspiré » le « thread » est sans hyperlien. On voit ici la puissance d’un hypothétique « agrégateur de conversation » qui placerait les « notes » comme dans un forum…

Billet original sur http://zeroseconde.com

ZEROSECONDE.COM (cc) 2004-2012 Martin Lessard

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Martin Lessard
Conférencier, consultant en stratégie web et réseaux sociaux, chargé de cours. Nommé un des 8 incontournables du Montréal 2.0 (La Presse, 2010). Je tiens ce carnet depuis 2004.
http://zeroseconde.com

2 thoughts on “Sur le contexte dans un carnet

  1. Le trackback n’est pas universellement répandu ni utilisé.

    technorati ou feedster servent de filet parfois.

    Mais à proprement parlé, si on parle de « regroupement », un outil comme topicexchange.com est plus utile. À condition que tous y lancent un rétrolien.

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