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Blog, journaux, objectivité et partialité

Ignacio Ramonet a écrit dans le Monde diplomatique de ce mois:

« Il y a aussi le phénomène des « blogs », si caractéristiques de la culture du web, qui ont explosé partout au cours du second semestre 2004, et qui, sur le ton du journal intime, mélangent parfois, sans complexe, information et opinion, faits vérifiés et rumeurs, analyses documentées et impressions fantaisistes. Leur succès est tel qu’on en trouve désormais dans la plupart des journaux en ligne. Cet engouement montre que beaucoup de lecteurs préfèrent la subjectivité et la partialité assumées des bloggers à la fausse objectivité et à l’impartialité hypocrite d’une certaine presse. » (Source)

(c’est moi qui souligne).

Pas plus tard que ce matin, Armstrong Williams, un commentateur de la télévision américaine avoue avoir touché 240 000$ du président Bush pour faire la propagande d’une réforme.

January 9, 2005

Dear readers:

In 2003 I agreed to run a paid advertisement on my syndicated television show promoting the Department of Education’s No Child Left behind Act. I subsequently used my column space to support that legislation. This represents an obvious conflict of interests. (suite)

J’ai toujours envié le Monde diplomatique de pouvoir écrire à l’avance des choses si actuelles.

Billet original sur http://zeroseconde.com

ZEROSECONDE.COM (cc) 2004-2012 Martin Lessard

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Martin Lessard
Conférencier, consultant en stratégie web et réseaux sociaux, chargé de cours. Nommé un des 8 incontournables du Montréal 2.0 (La Presse, 2010). Je tiens ce carnet depuis 2004.
http://zeroseconde.com

9 thoughts on “Blog, journaux, objectivité et partialité

  1. Je n’ai que quelques semaines d’expérience avec les cybercarnets. J’utilise également un aggrégateur et je trouve tout cela très palpitant comme expérience.

    Cependant, je suis toujours un peu sur la défensive avec le cybercarnet. Justement à cause des formes et des processus d’écriture ainsi que du processus de publication qu’il induit. (Je commence à peine à clarifier tout cela pour moi-même)

    Le formes traditionnelles de publication renvoient à des styles d’écriture qui me sont connus: écriture scientifique, journalistique, littéraire. Je m’y retrouve aisément. Je connais, grosso modo, les règles et les processus qui ont pour fonction de garantir la fiabilité des infos. Je connais également les chausses-trappes et je connais quelques méthodes pour valider les informations lues si je veux les réutiliser. Par exemple, aller aux sources. Comme pour ce billet sur lequel je publie ce commentaire. Je suis allé lire le texte de M. Williams, et je me suis bien rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’un simple aveu. M. Williams confirme les faits, décrit les circonstances, admet avoir manqué de jugement et s’excuse. Une fois la source lue, on relativise un peu le propos M. Ramonet et on comprend que l’on a pas vraiment avancé sur le terrain de la fiabilité des informations que l’on retrouve sur les blogues. Il y a là, à mon avis, et il vaut ce qu’il vaut, une utilisation un peu biaisée du texte initial dans un but déterminé a priori: disons défendre les cybercarnet comme alternative journalistique et s’en prendre à une certaine presse. (Tout cela ne nous empêche pas de garder un certain doute quant à la sincérité des excuses de M. William)

    Cela dit, il n’y a pas seulement ce que je lis qui me pose un certain embarra, mais ce que j’écris. Je constate que la pratique carnetière m’amuse énormément. Par ailleurs, je suis habitué à des processus très exigeants de validation de mon écriture lorsqu’elle est destinée à la publication, qui par définition, est publique. Ce sont des contraintes que, personnellement, j’accepte car elles renvoient à des valeurs auxquelles j’adhère. Mais il ne faut pas se leurrer. Ces contraintes sont également imposées de l’extérieur. C’est pour cette raison que M. William a du s’expliquer. Quelqu’un lui a rappelé qu’il avait transgressé une règle.

    Si tout cela est parfaitement clair pour moi dans le monde de la publication traditionnelle, ça devient confus avec la publication du carnetweb. Cela demeure une préoccupation et une inquiétude persistance pour moi.

    Si vous avez quelques pistes de réflexions à me suggérer…

  2. Le blog serait une conversation, un outil de cognitique personnelle et/ou un logiciel social. Une liste de liens à lire (non-exhaustive) suit.

    Je crois qu’il faut moins voir le carnet comme une publication qu’un cahier de note. Mais en le partageant vous permettez à d’autres de commenter vos écrits ou de générer chez eux des idées qui vous influencerons en retour.

    Je crois qu’il y a moyen de discuter dans un couloir de façon prospective sans avoir à performer commme à un interview à la télé.

    Personnellement je vois le blog comme une conversation écrite asynchrone entre des gens de mon réseau ou d’un groupe d’intérêt. Il n’y a pas le même niveau d’exigence que pour un discours…C’est un email ouvert à tous. Et non un article. Cet espace de liberté ouvre beaucoup de possibilités grâce à la sérendipité.

    Mais il ne faut pas croire que l’on peut faire n’importe quoi. Il existe des « règles » pour un faire un bon blog:

    – Voix personnelle
    – Sincérité
    – Aucune intonation marketing
    – Expression d’une expertise
    – Bâtir la confiance

    De nouvelles stratégies cognitives se mettent en place pour détecter la qualité.

    A lire :
    MathemagenicSeb’s Open research (notamment son « how blog foster quality »)
    Jill/txtTon’s Interdependent ThoughtsDave Pollard’s How to save the worldC’est un début.

  3. « Je persiste à croire que l’on doit écrire pour soi en premier et moins pour les autres. »
    Est-ce de la synchronicité ou simplement le hasard qui m’a fait lire exactement la même reflection, écrite il y a un siècle, par Rainer-Maria Rilke (Lettre à un jeune poète).

  4. On peut me croire, je n’ai pas lu ce poète. Nous somme peut-être devant un effet d’écho culturel qui s’est rendu jusqu’à moi.

    J’ai cessé de croire que tout ce que je pense m’appartient. À travers peut-être une série de circonstance je ressort cette phrase que j’ai lu quelque part, rédigé approximativement comme je l’ai exprimé. Qui sait si cette chaîne ne remonte pas à ce poète.

    Ou alors c’est qu’il en va de même de la rédaction d’un poème ou d’un billet. L’analogie serait fortuit mais bien révélateur…

  5. Bonjour
    Merci pour ce blog c Vraiment tres interessant et riche en informations utiles et claires.

    Journal Algerien

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