L’événement aura lieu à la
SAT, endroit que j’adore. Les thèmes abordés sont aux confluents de deux domaines qui m’intéressent beaucoup (au moins depuis que j’ai fait ma maîtrise en communication multimédia il y a plusieurs années): la rencontre d’internet et de l’audiovisuel.
Pour être plus précis, car les termes employés dans le paragraphe précédent sont devenus désuets, c’est la rencontre des communautés socionumérique et des contenus média. Ça été ma motivation première, croyant que cette convergence allait se produire quelque chose de nouveau et innovant. Ça tarde un peu, mais c’est dans la bonne direction.
Vous avez dit communauté?
La communauté en ligne, c’est l’incarnation du bouche à oreille. La notion de communauté, au sens large, doit inclure les conversations qui ont lieu hors de votre site web.
J’avais discuté avec un producteur l’an passé. Il cherchait à «ramener sa communauté» sur son site. Pourquoi? Parce qu’elle se trouvait dispersée sur d’autres forums que le sien, disait-il. Erreur. La gestion de communauté se passe aussi bien sur ces « forums externes », et peut-être mieux. La gestion de communauté se fait aussi ailleurs que sur son site.
Il y a une erreur d’interprétation quand on parle de «communautés» aux producteurs. Si vous devez faire un film d’horreur, pour prendre un exemple facile, il n’y a peut-être pas lieu de bâtir vous-même une communauté. Elle existe déjà sur des forums de discussion, comme celle qui entoure Patrick Sénécal par exemple. Il est plus facile de proposer votre contenu à une communauté existante que de la bâtir de toutes pièces. Durant la progression de votre projet, cette communauté est aussi la vôtre.
Deux approches seront discutées durant cette journée.
1) Communauté et promotion
Le premier panel (impact des communautés sur la promotion d’un contenu média) touchera sur la façon directe et indirecte que les communautés en ligne ont une influence sur le succès d’un oeuvre.
Il peut sembler étrange dans un marché de l’audiovisuel subventionné comme le nôtre que les productions puissent avoir moindrement un souci de ce que des communautés en ligne pensent. Après tout, on pourrait penser que si on présente un projet de film sur mon nombril et qu’il est accepté par les instances de subventions et les télédiffuseurs, qu’a-t-on à cirer de ce que les gens sur Facebook pensent?
En fait, c’est avant l’acceptation d’un projet et à sa diffusion que le poids d’une communauté se fait sentir. Sans tomber dans le populisme, il y a probablement là une forme de légitimation (au moins partiel) d’un projet qui pourrait reposer sur le fait qu’une communauté en ligne manifeste son appui en amont. Si j’ai X milliers de fans qui s’intéressent à mon projet de film sur mon nombril, il y a là matière à regarder de plus près (tous les autres critères d’évaluation étant égales par ailleurs).
Il y a aussi à la diffusion où l’effet sur le public peut être mesuré finement, ou du moins quantitativement, et presque en temps réel sur les médias sociaux. Le brouhaha autour d’un mot-clic (#) n’est pas sans laisser impressionner. Nous verrons avec #engagementlabs le forces et les limites de ces conversations.
2) Communauté et financement
Le sociofinancement, popularisé par Kickstarter, est une façon encore plus concrète de mettre à contribution la communauté. C’est le thème du deuxième panel (Impact des communautés sur le financement d’un contenu média).
Sur place il y aura Fabien Fournier et Anne-Laure Jarnet, producteurs et créateurs chez Olydri Studio qui nous parleront du financement participatif pour leur long métrage «
Noob ». Cette marque a levé 680 000€ sur
Ulule, un record européen. (
Alexandre Boucherot d’Ulule sera d’ailleurs aussi sur place pour la conférence d’introduction).
La principale erreur commise avec le sociofinancement. c’est d’ignorer que la communauté précède la demande de participation. On ne lance pas le projet de sociofinancement pour trouver ensuite une communauté qui serait prête à mettre la main à la poche. C’est l’inverse. C’est parce que vous avez une communauté que vous pouvez penser qu’elle peut mettre la main à la poche.
Promo pour les lecteurs de Zéro Seconde
Si ça vous tente, laissez-moi votre courriel dans les commentaires et je vous enverrai un code promo de 25% sur le prix d’entrée de l’événement (sur Eventbrite). Vous pouvez aussi m’écrire à martinlessard (à) gmail.com avec ‘code promo’ dans le titre.
Pour les autres, je vous tiens au courant sur ce blogue de mes discussions avec les intervenants dans les prochains jours, car je compte bien vous partager ce dont nous discuterons plus profondément sur les panels.