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No Follow

Initiative unilatérale, il y a deux jours, des grands moteurs de recherche et des logiciels de blog: pour limiter le « comment spamming » l’attribut rel= »nofollow » du tag hyperlien sera utilisé.

Si un moteur de recherche rencontre un hyperlien qui possède cet attibut, le moteur n’incluera pas le lien dans son algorithme.


a href= »http://www.w3.org » est un lien que le moteur suivra.

a href= »http://www.w3.org » rel= »nofollow » est un lien que le moteur ne suivra pas.

« This isn’t a negative vote for the site where the comment was posted; it’s just a way to make sure that spammers get no benefit from abusing public areas like blog comments, trackbacks, and referrer lists.

(source) »


Autrement dit en ajoutant à vos templates cet attribut aux hyperliens de vos commentaires, vous indiquez que le lien n’a « pas été vérifié » (ou « pas approuvé »).

Celà n’empêchera pas le spamming en tant que tel, mais ralentira les hardeurs à ceux qui cherchaient à remonter leur ranking via les commentaires.

Les logiciels de blogs vont offrir de nouvelles versions ou des patches pour automatiser ce nouvel attribut pour les zones « publiques »…

Les moteurs appliquent déjà cette règle ou d’ici peu

Lire : Google, Yahoo Msn Search, Six Apart, eWeek

Dans la zone commentaire, cette initiative tombe sous le sens pour limiter les comments spamming, mais cela va plus loin qu’on l’imagine si on l’utilise autrement.

Ce que je remarque c’est que rel=nofollow deviendra de facto un moyen de distinguer les hyperliens positif et négatif : dorénavant vous pouvez pointer vers le site que vous détestez sans pour autant faire monter son ranking dans les moteurs de recherche : on peut alors pointer sans approuver ce que l’on pointe.

Évidemment rien n’empêche quelqu’un de suivre le lien, mais l’hyperlien n’est plus exclu de la rhétorique de la discussion : un parti politique peut enfin pointer vers son rival sans lui donner du poids (pour sa visibilité) dans les engins de recherche.

Vous pouvez ainsi sortir du paradoxe hypertextuel où vous deviez pointer vers un site populaire pour décrier justement sa popularité. C’est l’anti Google-bomb.



AJOUTS 17h00:

De bonnes discussions sur l’effet pervers que celà va entraîner:

  • Blog and blues laisse sous-entendre que c’est une réaction des moteurs de recherche pour limiter la « surpondération » des blogs.
  • François Palaci trouve que l’on casse la relation de sens entre les deux documents liés.
  • Ici on laisse entendre que celà aura des répercussion sur les ‘vraies’ commentaires – car si on en laisse pas nécessairement pour se faire du Google Juice on s’attend à en retirer quelque chose au moins.
  • Chadwest précise que n’arrêtera pas les spammers mais seulement les moteurs de faire leur travail de suivre un lien.
  • D’autres discussions via Technorati sur le .


Je note en tout cas que quelque chose s’est passé cette semaine qui a une portée plus importante que l’on peut imaginer : le puissant lobby de ceux qui contrôlent l’accès au contenu d’Internet vient de décréter que les zones publiques de commentaires sont « untrustable », seuls ceux qui sont « propriétaires » de sites auront le droit de pondérer leur liens (création de 2 classes d’internautes); peut-être aussi, l’utilisation de nofollow permettra à certains de contôler les hyperliens (taxe pour enlever le nofollow dans les cas extrêmes) pour détruire la force du réseautage (les journaux pointant en nofollow vers leurs sources)…


AJOUTS 22h15:

Voilà déjà le premier exemple d’hyperlien nofollow pour pointer vers un site détesté (« I got an excuse to use the rel= »nofollow » attribute on a link for the first time. No juice for you! »). L’anti Google-Bomb commence à se répandre.

Anil Dash illustre très bien pourquoi c’est un changement de paradigme pour les engins de recherche :

-PageRank, when created, didn’t assume that content on a web page, especially links, would be generated by someone other than the publisher of that page.

-PageRank was not based on the assumption that the rankings would have monetary value.

– And PageRank is based on the assumption that site editors choose their content, particularly their links, based primarily on merit.


(source)

Anil démontre que l’algorithme original comporte une faille : il assumait que les liens sont pondérés par un « propriétaire ». Le nombre croissant de commentaire causé par le raz-de-marée de nouveaux blogs déstabilise statistiquement la « qualité » du moteur de recherche.

Desi Geek raconte l’histoire du « commentaire » et pourquoi le nofollow peut nuire à l’écosystème des blogs.

Six Apart offre une bonne introduction au nofollow.

Billet original sur http://zeroseconde.com

ZEROSECONDE.COM (cc) 2004-2012 Martin Lessard

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Martin Lessard
Conférencier, consultant en stratégie web et réseaux sociaux, chargé de cours. Nommé un des 8 incontournables du Montréal 2.0 (La Presse, 2010). Je tiens ce carnet depuis 2004.
http://zeroseconde.com

7 thoughts on “No Follow

  1. L’anti-Google bomb, un monstre créé par Google lui-même et qui pourrait bien causer sa perte, le ranking ayant fait son succès.
    Je prédis un vent de protestation contre l’utilisation de nofollow et des logos « follow » ou « nofollow free » sur les blogs pour indiquer la non-utilisation de nofollow.

  2. C’est vrai que Google et consorts ont ouvert une boite de Pandore. Comme d’habitude la plupart des gens ne se rendront pas compte de ce qui se passe, mais, oui, des mentions ‘ici on fait suivre les liens’ risque d’apparaître…

  3. Je me souviens avoir proposé quelque chose du genre à notre premier meetup RSS, c’était cet été je crois. On parlait de liens et de pondération, particulièrement de la possibilité de mettre un poid négatif à un url.
    Martin, ton billet semble faire le tour de la question bien comme il faut. Tu es toujours si professionel, merci 😉

  4. Merci pour le compliment, Robin.

    Je me rappelle maintenant de la discussion. Le nofollow réponds bien à la problématique de pointer sans approuver. Un certain type de pouvoir est retransmis au propriétaire de contenu pour transmettre ou retenir son Google Juice.

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