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Publier maintenant, trier plus tard

L’autopublication induit de nouvelles stratégies de filtrage. Comme le dit Shirky, filtrer avant de publier (‘filter-then-publish’), malgré ses clairs bénéfices, ne convient que pour un monde où sévit la rareté des information. Rareté par rapport au tsunami qui nous submerge aujourd’hui.

‘Mass amateurization of publishing makes mass amateurization of filtering a forced move. Filter-then-publish, whatever its advantages, rested on a scarcity of media that is a thing of the past. The expansion of social media means that the only working system is publish-then-filter’
Clay Shirky, Here comes everybody, 2008

Les nouvelles stratégies qui se mettent en place le sont par les médias sociaux, via des systèmes de tri post publication (‘publish-than-filter’).

Je retombe sur cet extrait de Shirky en ce moment car j’écris un texte pour un des chapitres de Sébastien Paquet pour son cours sur les réseaux sociaux. L’extrait me fait penser à ce que j’avais écrit en 2005 (post before processing)

Parce que nous sommes entrée dans une ère où, grâce aux nouvelles technologies, la logique traditionnelle de publication selon l’offre et la demande fait place à un « post before processing« .

« Post before processing« 
Le « propriétaire » publie (post) une information sans se soucier de son problème d’identification du « public-cible » (à qui écrit-on?, comment adapter son niveau de langage?, qu’est-ce qui les intéresse?).

C’est au « destinataire » que revient le problème de discerner (process) parmi les divers « sources » d’information possible celle la plus appropriée selon ses besoins.

Inverser la problématique, c’est s’offrir le pouvoir de l’automatiser. Il sera toujours plus facile pour un internaute qui recherche une information d’en déterminer sa pertinence qu’un producteur de contenu de faire le tri lui-même.

On publie en premier, on voit ensuite comment traiter l’information: « post before processing« .

(Sur Zéro Seconde Post before processing, 2005)

On voit maintenant partout dans la blogosphère et la twittosphère des « émetteurs » qui publient (post) une information sans se soucier aussi d’un « public-cible ».

J’avais écrit un billet où je comparais Twitter à une possible application grandeur nature d’un concept militaire proposé au département de la défense américain qui est à la base du concept du ‘publish-than-filter’ (Twitter : power to the edge)

Le document militaire proche du Department of Defense américain explorait la capacité militaire de synchroniser dynamiquement ses actions de façon à augmenter la vitesse de commandement via un réseau robuste décentralisé. Plus précisément en disséminant l’information le plus rapidement possible en laissant le soin à la périphérie de juger de sa pertinence.

Notre réseau social est notre périphérie.

Texte à lire sur le sujet
Post before processing: La nouvelle logique de publication
Intox en stock : marrante démonstration à l’inverse que la presse centralisée n’est pas sans faute
Twitter : power to the edg: C’est au « destinataire » que revient le problème de discerner (to process) parmi les divers « chunk » d’information possibles ce qui répond à ses besoins.

Martin Lessard
Conférencier, consultant en stratégie web et réseaux sociaux, chargé de cours. Nommé un des 8 incontournables du Montréal 2.0 (La Presse, 2010). Je tiens ce carnet depuis 2004.
http://zeroseconde.com

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