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[Webcom2006] Sébastien Paquet et le web social

J’ai été heureux d’apprendre que Sébastien Paquet sera à la table ronde « Quels sont les changements que vous devrez apprivoiser ? » dans la cadre de la conférence Webcom 2006 à Montréal mercredi prochain (inscription au 1/3 du prix pour les lecteurs de ce blogue).

Sébastien Paquet est un précurseur dans le domaine du web social. Son doctorat (dont la soutenance a été ‘blogué en direct’ par Karl Dubost) portait sur comment améliorer la circulation des informations entre les différentes communautés de pratique. Il parlait de blogues, de folksonomy et de wiki bien avant tout le monde. Ses carnets anglais (surtout) et français (de plus en plus) en sont des témoins et font de lui une des personnes les plus importantes à réfléchir dans le domaine de l’impact des nouvelles technologies sur le partage des connaissances et les réseaux sociaux. Il travail pour SocialText, firme américaine spécialisée en Wiki

Étant un blogueur officiel de la conférence, j’ai eu la chance de lui poser 2 questions avant la conférence.

1. Récemment l’apanage des « geek » et des « adopteurs précoces », le web social semble maintenant s’adresser au grand public via des initiatives qui ressemblent à la course aux portails web il y a 10 ans. Peut-on imaginer un web social qui serait autrement que montante (bottom up)? N’y a-t-il pas une détournement de sens quand les grandes corporations (top down) tentent de participer à la course?

Séb : Je crois qu’il existe différentes façons pour les grandes corporations de participer à la course. Le résultat dépend vraiment de la culture de l’entreprise. À un extrême on a celles qui reprennent certains formats apparus avec le Web 2.0, mais passent complètement à coté de l’esprit du web à deux sens. On aura par exemple la campagne de marketing via un blogue d’entreprise fermé aux commentaires avec une voix tout-à-fait corporative, ou le wiki interne lisible par tous les employés mais ou l’édition est la chasse gardée d’une caste de scribes.

Certaines entreprises fonctionnent dans l’esprit du Web à deux sens. Google est un bon exemple, carburant aux wikis ouverts à tous depuis longtemps. L’usage des nouveaux outils n’est pas incompatible avec les structures hiérarchiques, mais vient dans les meilleurs cas modifier la dynamique de communication en injectant de la transparence: il devient davantage possible pour les gestionnaires de « tâter le pouls » des employés, par exemple pour identifier des moyens d’améliorer les processus et les façons de faire de l’organisation.

2. Quel serait la distinction entre « web social » et « communautés virtuels » (c’est à dire newsgroup, bbs, etc sur le web ou même avant le web,)?

Séb: Le Web social n’est pas si distant de ces médias. Il est plus virulent parce que les liens – et en particulier les liens intersites – y prennent une place prépondérante. La synergie avec les engins de recherche (généraux ou spécialisés) est quelque chose de féroce qu’on ne voit pas dans les médias qui ne sont pas « web-natifs ». On a réellement un réseau plutôt qu’un ensemble d’espaces insulaires avec un attachement assez fort de leurs membres. Ce que ça implique c’est
que chaque personne peut « créer sa propre communauté » sur mesure par rapport à ses intérêts.

Martin Lessard
Conférencier, consultant en stratégie web et réseaux sociaux, chargé de cours. Nommé un des 8 incontournables du Montréal 2.0 (La Presse, 2010). Je tiens ce carnet depuis 2004.
http://zeroseconde.com

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