Le français est la 4e langue sur Internet. Comment monter dans le palmarès?
Internet est l’endroit où se joue l’avenir des langues. Avec la montée de l’Afrique, on a un bassin de francophones potentiels (et réels) pour assurer l’avenir du français.
https://www.youtube.com/watch?v=lIgy8APXFyI
(synthèse en PDF disponible ici)
Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai choisi de bloguer en français il y a 10 ans (j’avais ouvert en même temps un blogue en anglais que j’ai tenu 6 mois). Pendant un certain temps, par la suite, je me suis réellement demandé si j’avais parié sur le mauvais cheval. En me restreignant au français, c’est comme écrire en serbo-croate, je ne m’adressais qu’à un sous-groupe linguistique. Pour l’ouverture au monde, on repassera.
Voilà que ça change.
Le français est la 3e langue la plus utilisée dans les blogues et la 6e plus populaire, quant au nombre de pages Web publié dans cette langue.
Si la francophonie investie dans les biens communs numériques francophones, alors on des chances de conserver notre place et d’attirer cette clientèle africaine qui magasine actuellement par quel canal passe leur futur.
Hackons la culture numérique
Cette expression « hacker », veut dire prendre d’assaut les espaces qui s’ouvrent devant nous. Hacker la culture veut dire reprendre possession de ce qui nous appartient et ne pas la laisser à ceux qui s’y drapent dans leur tour d’ivoire.
La francophonie doit hacker la culture numérique…
À mon avis, 3 actions peuvent être entreprises tout de suite, et à moindre coût, par les organismes qui disent nous représenter au sommet de la francophonie.
1. Investir Wikipédia
Aujourd’hui, la première porte d’entrée dans le monde de la connaissance est Wikipédia. Je me retrouve pourtant sans cesse à consulter la version anglaise pour trouver une entrée ou pour obtenir plus de détails.
Il faut que les futurs apprenants de la langue française comprennent qu’ils seront dans un TGV et non dans un train de campagne s’ils apprennent notre langue. Wikipédia est un symbole de succès et il faut le montrer là où on voit clairement la compétition: dans l’encyclopédie ouverte.
Commençons par les termes utilisés en science, en géographie et dans l’actualité.
2. Offrir des formations en ligne ouvertes à tous
Internet augmente de façon spectaculaire les capacités autodidactes des personnes curieuses. Ce sont ces leaders de demain qui doivent être aidés aujourd’hui.
Les MOOCs (massive open online course) est le moyen le plus élémentaire de soutenir l’apprenant autodidacte.
Des professeurs prêts à monter des cours en ligne pourraient aider, pour commencer, à créer des cours de français dans toutes les langues du monde. Quiconque équipé d’un écran et d’un accès Internet pourra apprendre notre langue. Puis ensuite, on passe au cours de sciences et d’économie.
3. Rendre ouvertes les données publiques
Rendre les données gouvernementales ouvertes par défaut donne un territoire immense pour les développeurs informatiques.
Ces données ouvertes représentent la lumière dans un monde opaque. C’est une façon pour les francophones de voir leur réalité représentée par un assemblage significatif de statistiques croisées, qui permet de réfléchir et d’agir.
Inculquer la culture de l’ouverture et de la transparence très rapidement dans les nouveaux pays de la francophonie montre que les données massives peuvent se vivre dans la langue française.
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Laisser le « marché décider seul », c’est ne pas comprendre que les dés sont pipés.
Avez-vous d’autres idées?
(ce billet est une adaptation d’un billet que j’ai écrit sur Triplex, le blogue techno de Radio-Canada)
Martin,
Est ce qu’il te viendrait a l’idée de parler de culture quand tu parles de langage informatique ?
Deux canadiens peuvent partager la même culture et parlez 2 langues différentes autant que 2 francophones (africain, français) peuvent avoir 2 cultures complètement différentes.
si un contenu culturel n’est accessible que dans une langue alors oui le lien peut devenir fort entre les deux sinon …
Paul