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Les commentaires ont de la valeur

Bon. Quand j’écris «Le contenu n’a plus de valeur quand les internautes sont dans les réseaux sociaux (c’est la référence qui en a)», il ne faut pas s’attendre à un encéphalogramme plat de la part de mon réseau. Si vous cherchiez une preuve que les réseaux sociaux ont capturé la conversation de la blogosphère, la voilà!. Et c’est passionnant!

Mon article original est ici: Le contenu n’a plus de valeur, et les commentaires se sont retrouvés sur plusieurs plateformes:

SUR TWITTER

Simon, directeur développement des nouveaux médias à @voir, est le premier à sauter sur le morceau et à déclencher une conversation

@SimonJodoin : « le contenu n’a plus de valeur… c’est la référence qui en a » – ça mériterait une réflexion plus profonde que cette phrase.

@martinlessard : Ça mériterait plus, oui. C’est ce que mon banquier me dit.

@SimonJodoin : LOL. Les banquiers, tous les mêmes… Il m’a dit la même chose. Mais sérieusement, mériterait approfondissement.

@martinlessard : C’est qqchose qui me trotte depuis longtemps mais que je n’ai pas développé encore, c’est vrai. Variante de « Context is king »

@SimonJodoin : Je lirai avec intérêt. Réflexion intéressante, aux ramifications terrifiantes.

Sophie, animatrice de communauté à @Generation_INC, est aussi dubitative devant ma déclaration:

@SophieGiroux : Pas certaine d’être d’accord! Il ne prend pas de la valeur au contraire?

@martinlessard : La valeur est donnée par l’élément déclencheur (ex: packaging d’une commodité). Tout contenu peut être remplacé. Pas un ami.

@SophieGiroux : désolé mais je continue de croire que plus le contenu est véhiculé dans les réseaux sociaux, plus il prend de valeur

@martinlessard : Quand le contenu entre dans les réseaux, il est « référé ». Le contenu référé survit (« a de la valeur »)

@SophieGiroux : et que dire du nombre de partages?

@martinlessard : Le # de partage est la « mesure de succès » d’un contenu dans les réseaux. cqfd?

Ianik, économiste complète:

@IanikMarcil : Mais n’est-ce pas déjà le cas (i.e. qualité de la référence); par ex. NYT vs. le Weekly World News? contexte=notoriété

@martinlessard : oui la qualité de la référence, NYT vs. WWN, existait, mais jamais avec une telle intensité. All the news that fits your mind

SUR FACEBOOK

Luc Jodoin : Le contenu n’a plus de valeur. Mon pote Martin Lessard pousse un peu fort l’oxymore, c’est certainement vrai dans une économie de l’attention et du marketing du chou et du navet, mais y’a pas que l’économie dans le vie, ciel! :). Le contenu n’a plus de valeur économique, hum c’est une tendance, en effet. :). Et à quoi bon la référence, si c’est le vide sidéral au bout…

Lionel Dujol : C’est vrai. Néanmoins, la valeur d’un contenu peut être « bonifiée » parce que partagée, propulsée par des référents influents. Dans ce cas, le contenu à moins de valeur que la référence. Mais on a pas attendu le web social pour mesure le poids des influenceurs.

Luc Jodoin : J’aime l’idée d’un contenu bonifié parce que «indexé», on fait ça depuis des lustres nous les bibliothécaires. Ce que montre le graphique de Martin , c’est qu’il y maintenant 800 000 millions de bibliothécaires potentiels sur Facebook. On a parlé de sursaturation de l’info, on verse lentement dans la sursaturation de la référence … bon, les plus futés peuvent toujours compter sur des super médiateurs numériques ou des «autorités» cognitives (une expression qui me fait sourire). 🙂

Lionel Dujol : La sursaturation de l’info devient problématique. Même les veilleurs sensés faire le tri ont tendance à faire ce qu’appelle Marie D. Martel de la veille-spam. Perso, je m’interroge beaucoup là-dessus. Je lève le pied sur ce que je partage sur FB. je me demande si je dois continuer à partager ma veille sur Twitter qui est un format bien trop court pour « bonifier » l’info. Pour te dire je m’interroge même sur la suite à donner à ma présence numérique !

Luc Jodoin : Je suis plutôt d’accord avec toi, mais pour ta présence numérique, je la souhaite permanente. Elle est riche, bien dosée et sympathique 🙂

Claude Champagne : Si on avait plus de temps, nous aurions un blogue riche et détaillé. Car, ce sont les sites d’infos qui donnent de la matière aux réseaux sociaux. Les FB, Twitter et cie sont des relais minute. J’ai lu ça, j’espère un échange. Parfois, ça arrive, quand c’est dans l’air du temps, quand l’info est publiée en même temps qu’il y a des gens que cela intéresse.

Luc Jodoin : Claude, de la graine de thécaire 🙂

SUR GOOGLE PLUS

Yves Ouellette –
Donc si je comprends bien la valeur ajoutée est très faible…

Fabián Rodríguez –
Heuh, la référence c’est du contenu.

Martin Lessard –
C’est une image. La valeur (finale) est donnée par l’élément déclencheur (par ex: le packaging d’une commodité lui donne la valeur d’être acheté). Tout contenu peut être remplacé. Pas un ami. Si mon ami me refile un lien, j’ai 1000 x plus de chance de le visiter que le Nième site sur le Xième sujet de mes Zième thèmes que j’aime…

Philippe Beaudoin –
Heu? Et les amis refilent les liens en fonction de quoi alors? Au contraire, avec les médias sociaux, le contenant n’a plus de valeur. Seul le contenu en a.

Martin Lessard –
En fonction de la valeur perçue dans l’échange; le contenu est interchangeable. Les derniers billets de Techcrunch, RRW ou GigaOM se ressemblent, mais celui qui sera retransmis par un ami aura plus de valeur de lecture…

Yves Ouellette –
Si les médias, qui sont le contenant, n’ont pas de valeur. Donc il faut vite développer un média qui rassemble tous les types de post. Nous n’aurons plus à passer de l’un à l’autre pour suivre l’information.. / Je me trompe…

Philippe Beaudoin –
Tout à fait en désaccord, Martin. Le contenu ce n’est pas « l’article de Techcrunch » ou « l’article de RRW », c’est ce dont l’article parle. On se fiche de qui couvre la conférence de presse de Apple, ce qu’on relaie c’est l’information qu’on y apprend. Comme le contenu est le nouveau roi, il sera de plus en plus difficile d’être le leader si on diffuse du contenu facilement accessible à nos compétiteurs, sans l’améliorer significativement.

À mon avis, les médias sociaux vont recentrer le journalisme sur les articles de fond car c’est l’effort que le journaliste fait pour comprendre le sujet et éclairer ses lecteurs qui sera le différentiateur, non plus la force avec laquelle il fait la promotion de son message.

Christiane-Sophie Romano –
Philippe me semble valider la thèse de Martin malgré son approche contradictoire. Ma compréhension du texte de Martin est que le contenu existe, évidemment, mais que le média qui profitera de l’achalandage produit par ce contenu, sera déterminée par l’influence des R-S.

Ex.: si, dans mes activités de veille et de revue de presse, je ne fréquente jamais le site de New York Times, ce site va quand même recevoir des « hits » de ma part si un de mes contacts me suggère un contenu sur ce site.

Ceci me fait toutefois conclure que la variété de mes « contacts » recommandant des liens aura aussi un effet sur la qualité de l’information qui me parviendra. Comme les contacts sont souvent des « silos » (selon les allégeances, affinités, etc.), les R-S appliquent un filtre qui agit différemment sur l’individu. Je me demande si la courbe « macroscopique » est représentative de ce qui se passe au niveau individuel.

Martin Lessard –
Intéressants commentaires!

Philippe Beaudoin –
C’est l’avantage d’un titre sensationnel… 🙂
(Ceci dit, je crois que Christiane-Sophie résume bien nos différences d’opinion apparente.)

Martin Lessard
Conférencier, consultant en stratégie web et réseaux sociaux, chargé de cours. Nommé un des 8 incontournables du Montréal 2.0 (La Presse, 2010). Je tiens ce carnet depuis 2004.
http://zeroseconde.com

3 thoughts on “Les commentaires ont de la valeur

  1. Moi, j’ai une bonne idée. On ne devrait que garder les commentaires. Le contenu auquel les commentaires se rapportent devrait être éradiqué de les internets. D’ailleurs ceux qui ont la prétention de faire du contenu… on devrait tout simplement leur couper la tête. C’est plus sûr. Sans tête, il est en effet prouvé que c’est beaucoup plus difficile de produire des idées dangereuses et innovantes.

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