Où rire n’empêche pas de sortir sa calculatrice et d’apprendre des choses qui n’ont pas rapport au point de départ.
Dans le sketch un gars de Boston des Têtes-à-claques, un des personnages donne une url à son voisin. Salambo productions, les créateurs derrières ce succès québécois sur le net, ont enregistré le nom de domaine.
Inutile de résister (même si c’est inutile d’y aller), on se prend à visiter l’adresse donnée. Devinez combien y sont aller? Sur un nombre de 1 208 973 visionnements de la capsule vidéo, 110 256 y sont aller! Ça donne un taux de conversion de de 9.12% au moment d’appuyer sur « publier » ce matin.
Application marketing
En publicité, on se demande toujours le pouvoir d’un url ad hoc dans une campagne marketing. Ce que l’on appelle un « drive-to-web ». Souvent c’est un spot télé ou une affiche qui porte l’url. Combien de gens vont prendre la peine de retenir l’url et d’aller faire un tour? Peu de chiffres circulent à ce propos. La plupart du temps, en fait, les médias traditionnels réussissent à ne diriger que peu de visiteurs vers un site web.
Ce que l’on remarque, en fait, –est-ce étonnant?– c’est le web qui « drive-to-web »! Têtes-à-claques nous donnent ici un cas limite. Pas d’url écrite, pas de liens à cliquer. Seulement l’entendre. Le cas de figure le plus difficile, à mon avis (ce à quoi les messages radio sont confrontés constamment).
Limite de conversion
Ici, nous avons le cas le plus limite qui existe: une capsule humoristique, non commerciale, virale, bien fait, populaire et sans aucun objectif marketing. Se rendre sur le lien proposé est complètement gratuit, ludique, sans implication et en lien avec ce que l’on fait au moment même d’y aller (c’est à dire, se divertir, prendre une pause vidéo). On peut donc prétendre que le taux de conversion trouvée se tend à indiquer un repère pour toute autre tentative du genre.
Bien sûr, vous pouvez faire mieux: indiquer l’url en clair, le rendre cliquable, donner un incitatif marketing. Mais pour ceux qui savent que dans ce domaine, la simplicité est de mise — et le « viral » le Graal –, voici alors une statistique pour vous guider: 10% de conversion c’est la « barre haute » en « web-to-web ». Imaginez à partir d’autres médias.
Génération spontanée
Il faut noter aussi qu’ici, pour ceux qui ne font pas de campagnes, mais qui gèrent du contenu, une plateforme ou n’importe quelle propriété intellectuelle sur le web qu’ils ont entre les mains aussi une statistique qui permet de quantifier certaines de leurs actions : vous avez une machine à générer des impressions (la version électronique de la machine à imprimer des billets). Dans un cas similaire, vous pouvez bonifier de 10% votre inventaire d’impression en un claquement de doigts (façon de parler).
Quand vous avez une base de « visiteurs fidèles », vous pouvez les inciter à continuer leur expérience en cliquant sur une propriété ad hoc (et vous générer des impressions supplémentaires).
Voyez-vous d’autres interprétations?
Très intéressantes constatations.
J’aimerais bien pouvoir témoigner de l’expérience du Sportnographe, qui a souvent été cité dans les médias. Toutefois, il n’est pas évident de mesurer le taux de conversion lorsqu’on ne sait pas combien de gens on vu la plogue au départ.
J’ai l’impression que les gens font rarement le passage du journal papier au Web. La mention du Sportnographe dans La Presse ou le Journal de Montréal n’a eu à peu près pas de retombées. Même chose pour la radio.
Toutefois, un reportage de cinq minutes à la télévision, et l’affichage de l’URL pendant cinq secondes à Tout le monde en parle auront réussis à rendre notre serveur innacessible.
Il y a tellement de facteurs dont il faut tenir compte, et tellement de variables difficiles à préciser, qu’il est presque impossible d’obtenir de résultats fiables, sauf des certains cas comme celui des Têtes à claques…
Oniquet. Malgré que le web soit fort en statistique, il y a tellement de paramètres qu’il est difficile de comparer des pommes avec des pommes.
J’ai aussi constaté que la radio offre peu de conversion. En général, dans l’heure qui suit, seulement.
La télévision, aussi, à mon avis , ne donne pas un bon taux de conversion (toutes proportions gardées). Quoi qu’il y a peut-être des émissions qui sont plus propices que d’autres…
Je me pose justement la question de cette conversion les jours dans le cadre de mon travail (enregistrer des noms de domaines pour un grand groupe) sans avoir jamais réussi à trouver de vraies données sur le sujet.
Et sans, du coup, avoir véritablement conscience non plus des choix qui pourraient impacter cette conversion (adresse plus ou moins intuitive, choix de l’extension, utilisation de tirets, adresses en sous-domaine ou répertoire).. bref, les expériences sur ce sujet ne sont pas évidentes à mener et manquent réellement aujourd’hui où toute opération publicitaire dans les média dit traditionnels s’accompagne d’une version Web.
Et finalement, le premier réflèxe n’est il pas d’essayer un moteur de recherche plutôt que de tenter de taper une url directement dans la barre d’adresse ? (j’ai toujours pensé que, sans le dire, Google avait fait sien le principe des mots clés AOL..)